Avant-propos


Le Marché Transatlantique est en préparation depuis près de vingt ans. Il devrait voir le jour durant l'année 2015.
Les "grands médias" n'en parlent pas ou relativement peu. Les Français et les Européens sont ainsi sous-informés sur un événement majeur qui va vite les concerner. C'est pourquoi ce blog a été créé. Il se veut informatif, politiquement indépendant, tout en étant respectueux de l'opinion des personnes, qu'elles soient favorables ou défavorables au Marché Transatlantique. A quelques mois voire à seulement quelques semaines de la réalisation de ce projet, il parait probable que ces mêmes "grands médias" n'auront d'autre choix que de traiter enfin la question. Ce blog ne sera alors plus d'utilité et il aura cessé d'être alimenté. Pendant cette attente, nous vous proposerons des lectures et des vidéos pertinentes provenant de divers sources, informant et donnant des opinions sur le Marché Transatlantique. Nous ne nous portons pas garant de la totalité de ce qui pourrait y être dit ou écrit. De même que nous vous proposons en marge du blogue, une liste de liens vers de nombreux sites qui nous semblent pertinents, sans pour autant approuver ou cautionner tous les propos et toutes les opinions qui pourraient y être exprimés. A cet effet, nous ne permettons pas à nos lecteurs de laisser des messages pour éviter toute polémique d'une part, et d'autre part, pour ne pas devoir modérer à temps voulu, des propos qui seraient illicites. En vous remerciant de votre compréhension.

vendredi 19 juillet 2013

Le diable est dans les détails

Accord de libre-échange UE-USA : le monde nous regarde !

Les négociations sur un accord de libre-échange entre l'Union Européenne et les Etats-Unis se poursuivent. Pour Michael J. Boskin, Professeur d'économie à l'Université de Stanford, au delà des bénéfices pour les parties concernées, un tel pacte aurait une incidence mondiale ...

Michael Jay Boskin (c) stanford.edu
Il est Professeur d'économie à l'Université de Stanford et membre de l'Institution Hoover. Il a présidé le groupe des Conseillers économiques du président H. W. Bush de 1989 à 1993.

Les négociations entre les États-Unis et l'Union européenne sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) ont maintenant commencé, et représentent a priori le plus important accord de libre-échange pour cette zone dans l'Histoire. S'il aboutit, le TTIP va englober plus de 40% du PIB mondial et représenter de grandes parts du marché mondial et d'investissements directs étrangers. Les États-Unis et l'UE se sont fixé l'objectif ambitieux de clôturer les négociations d'ici fin 2014. Pourtant la conclusion de la plupart des accords commerciaux a souvent pris beaucoup plus de temps.

La promesse de négociations difficiles

Les enjeux du TTIP sont considérables. Avec l'adhésion de la Croatie début juillet, l'UE compte désormais 28 États membres, chacun ayant ses propres intérêts spécifiques. Ces derniers les poussent vers la promotion ou la protection du commerce, en fonction de leur avantage comparatif, de leur histoire et de leur puissance politique nationale.
En outre, la portée souhaitée de l'accord est vaste, ce qui en complique encore le processus. Le TTIP est censé supprimer toutes les règles tarifaires et réduire les barrières non tarifaires y compris dans l'agriculture, élargir l'accès au marché du secteur des services, apporter une meilleure harmonisation de la réglementation, renforcer la protection de la propriété intellectuelle, limiter les subventions aux entreprises publiques, entre autres. Tout ceci promet des négociations difficiles: en effet la France a déjà demandé et obtenu une « exception culturelle » pour le cinéma et la télévision.

Il y a toujours des perdants dans les accords de libre-échange

Le développement des échanges augmente le revenu moyen de tous les pays concernés. Les économistes estiment que le libre-échange mondial a permis de nombreux cycles de négociations multilatérales (le dernier en date étant le cycle d'Uruguay, qui a abouti à la création de l'Organisation Mondiale du Commerce), qui ont fait augmenter le revenu mondial de manière substantielle.

Les accords de libre-échange régionaux (ALE), comme le TTIP ont la même fonction, mais une partie des bénéfices peut se faire au détriment d'autres partenaires commerciaux. Dans chaque pays, en dépit de bénéfices nets, il y a aussi des perdants. La meilleure façon de répondre aux préoccupations économiques, politiques et humanitaires soulevées par les accords commerciaux, passe par des règles de transition, de soutien du revenu temporaire et du recyclage, plutôt que par le maintien de barrières protectionnistes.

De gros bénéfices à tirer de ce pacte

Les bénéfices provenant de ces pactes proviennent d'une variété de facteurs, dont le plus important est l'avantage comparatif : les pays spécialisent leur production de biens et de services dans des secteurs où ils sont relativement plus efficaces, et vendent ces biens et services à d'autres pays. Les économies d'échelle ainsi que d'autres facteurs entrent également en jeu.

Comme la portée de la libéralisation des échanges diminue, les profits diminuent à leur tour, dans une plus forte proportion. Les estimations des bénéfices annuels d'un TTIP pleinement réalisé sont de 160 milliards de dollars pour l'UE et de 128 milliards de dollars pour les Etats-Unis. Le Premier ministre britannique David Cameron prévoit deux millions d'emplois. Et un coup de pouce non inflationniste à la croissance dans une économie mondiale faible serait particulièrement opportun.

Supprimer les règles et les restrictions locales

Mais le diable est dans les détails. Les tarifs sont généralement modestes déjà, donc les bénéfices provenant de la poursuite de leur réduction seraient eux-mêmes modestes. Il est essentiel de supprimer les barrières non tarifaires, telles que les règles et les restrictions locales qui ne sont pas fondées sur des préoccupations de santé et de sécurité légitimes d'un point de vue scientifique ou, en dépit des pressions politiques qui tentent de les maintenir ou de les renforcer. Une limitation à la portée du commerce et des investissements englobés par le TTIP en réduirait aussi les bénéfices.

Les négociations commerciales croissent soit de manière large et ramifiée, soit de manière étroite et limitée. Le NAFTA (ALENA), par exemple, a suivi la première voie, en augmentant considérablement les échanges commerciaux entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Son imitation, le SAFTA (l'Accord de libre-échange d'Asie du Sud), a lentement évolué vers la réduction des tarifs et de la liste des éléments exclus : ainsi l'Inde a signé des ALE bilatéraux distincts avec le Bangladesh et le Sri Lanka.

Suite de l'article sur le site de La Tribune :
(c) La Tribune / latribune.fr / Project Syndicate 1995–2013

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