Avant-propos


Le Marché Transatlantique est en préparation depuis près de vingt ans. Il devrait voir le jour durant l'année 2015.
Les "grands médias" n'en parlent pas ou relativement peu. Les Français et les Européens sont ainsi sous-informés sur un événement majeur qui va vite les concerner. C'est pourquoi ce blog a été créé. Il se veut informatif, politiquement indépendant, tout en étant respectueux de l'opinion des personnes, qu'elles soient favorables ou défavorables au Marché Transatlantique. A quelques mois voire à seulement quelques semaines de la réalisation de ce projet, il parait probable que ces mêmes "grands médias" n'auront d'autre choix que de traiter enfin la question. Ce blog ne sera alors plus d'utilité et il aura cessé d'être alimenté. Pendant cette attente, nous vous proposerons des lectures et des vidéos pertinentes provenant de divers sources, informant et donnant des opinions sur le Marché Transatlantique. Nous ne nous portons pas garant de la totalité de ce qui pourrait y être dit ou écrit. De même que nous vous proposons en marge du blogue, une liste de liens vers de nombreux sites qui nous semblent pertinents, sans pour autant approuver ou cautionner tous les propos et toutes les opinions qui pourraient y être exprimés. A cet effet, nous ne permettons pas à nos lecteurs de laisser des messages pour éviter toute polémique d'une part, et d'autre part, pour ne pas devoir modérer à temps voulu, des propos qui seraient illicites. En vous remerciant de votre compréhension.

mardi 10 décembre 2013

Aux racines du marché transatlantique (1)

Clarence K. Streit
(c) theorie-du-tout.fr

Clarence Kirschmann Streit (1896 - 1986) : le père du fédéralisme transatlantique
publié par Samy sur www.theorie-du-tout.fr (c)

« Assurer aujourd’hui le sort de la liberté, de la démocratie, de la paix et de la prospérité est un problème qui relève de l’organisation du gouvernement du monde », Clarence Streit, 1939.

Alors que les tensions montent au niveau planétaire, l’idée d’une gouvernance mondiale semble pour certains la seule solution pour sauver la paix de la folie des hommes. Le 5 juin dernier, lors d’un débat diffusé sur Arrêt sur images, Jacques Attali claironnait : « Il faut viser le gouvernement mondial [...] On va vers ça. Est-ce qu’on ira à la place de la guerre ou après la guerre? Je ne sais pas, mais c’est ça qu’il faut viser » [1] .
Même si les propos tenus par Jacques Attali peuvent surprendre le quidam, ils s’inscrivent en fait dans le cadre d’une filiation idéologique ancienne. Ils font notamment écho à la pensée d’un fédéraliste américain méconnu en France : Clarence Kirschmann Streit. Son ouvrage de 1939, Union Now [2], véritable programme politique, guide certainement les pas des élites mondialisées. Comme l'a dit le philosophe Auguste Comte : « Les morts gouvernent les vivants ».

Clarence Streit : un américain cent pour cent [3].



 Né le 21 janvier 1896 dans une petite ville du Missouri, Clarence Streit était, selon l’expression, un « américain cent pour cent ». Pourvu d’une éducation strictement américaine, il a mené des études universitaires tout en étant arpenteur : « comme Washington et au même âge » indique Firmin Roz, qui signe la préface de Union ou Chaos, la version française de Union Now.

En 1917, il s’engage comme volontaire dans la Première Guerre Mondiale. Envoyé en France, il est placé, curieusement, dans l’Intelligence Service. Après la démobilisation, le jeune homme participe à la délégation américaine à la conférence de Versailles, avant d’intégrer la prestigieuse université d’Oxford, en tant que Rhodes Scholar« c’est-à-dire titulaire d’une de ces bourses fondées [par Cecil Rhodes, ndr] pour faire passer par son université des jeunes sujets d’élite choisis dans tout l’Empire britannique auquel il voulut joindre les États-Unis » [4]. À ce moment là, Streit est effectivement le représentant du groupe Milner (Round Table Movement) aux États-Unis, groupe « semi-secret » si l'on en croit l’historien Carroll Quigley, visant à édifier un ordre mondial unifié sous commandement anglo-américain [5].

Après avoir brièvement fréquenté les bancs de la Sorbonne, Clarence Streit devient correspondant étranger dans la presse américaine, d’abord pour le Philadelphia Public Ledger, puis à partir de 1924 pour le New York Times. Quelques années plus tard, notre homme devait se rendre à Genève, en tant que correspondant auprès de la Société des Nations (SDN), où il sera le témoin direct de son inefficacité ainsi que de sa crise inévitable.


(c) et suite de l'article sur le site de La Théorie du Tout :


Notes :

[1] Extrait de l'émission Arrêt sur images du 5 juin 2010 :


[2] Clarence K. Streit, Union ou chaos? Proposition américaine en vue de réaliser une fédération des grandes démocraties, Paris, Librairie de Médicis, 1939, 392 pages. À l’origine, le livre a été publié à New York aux Éditions Harper & Brothers (1939) sous le titre Union now : A Proposal for a Federal Union of the Democracies of the North Atlantic. Nous baserons notre étude sur l’édition française, traduite par C. Valmy, M. Gourévitch et M. Th. Guénin et préfacé par Firmin Roz de l'Institut de France.

[3] En ce qui concerne les éléments biographiques de Clarence Streit, nous nous référons à la page 9 (préface de Firmin Roz), ainsi qu’aux pages 368 à 371 (où Streit raconte son parcours, comment il en est venu à préconiser l'Union fédérale transatlantique).

[4] Les bourses d’études Cecil Rhodes ont été créé en 1904 dans l'intention de recruter les élites en vue de réaliser le rêve de Cecil Rhodes (1852-1902) : l’union des États-Unis et de l’empire britannique, base pour l’État mondial. Voir Carroll Quigley, The Anglo-American EstablishmentGSG § Associates, 1981, 354 pages.

[5] Nous pouvons notamment lire dans l’ouvrage magistral du Professeur Carroll Quigley, de l'université de Georgetown, Tragedy & Hope : A History of the World in Our Time : « They [Alfred Milner et son équipe]prepared the way for this "Union" through the Rhodes scholarship organization [...]. One of the effusion of this group was the project called Union Now, propagated in the United State in 1938-1945 by Clarence Streit on behalf of Lord Lothian and the Rhodes-Trust » in Carroll Quigley, Tragedy & Hope : A History of the World in Our Time, The Macmillan Company, New York, 1966, p. 582. Voir aussi les pages 950 et suivantes.
Clarence Streit deviendra par la suite membre de la Round Table, du Council on Foreign Relations (CFR) et du bureau international de la Fabian Society selon Yann Moncomble in L'irrésistible expansion du mondialisme, Faits et Documents, 1981, p. 44.

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